Sur les traces des Mayas I

Toute bonne chose a une fin : nous quittons les îles tropicales, temporairement repus de soleil et de palmiers, et nous dirigeons vers la petite ville colorée de Valladolid, à l'intérieur des terres de l'état du Yucatán. Le principal attrait de la région? Les sites archéologiques mayas évidemment! Troquer la plage pour des pyramides en ruines, voilà ce dont nous avons besoin pour l'instant, et nous satisfaisons une partie de notre curiosité sur le site d'Ek'Balam. Occupé par des Mayas entre l'an 100 A.C. et l'arrivée des colons espagnols au XVe siècle, "Jaguar Noir" (Ek'Balam en maya) est longtemps resté enfoui sous la luxuriante végétation de la selva yucatèque, jusqu'à ce que des fouilles soient entreprises en 1994. Les archéologues ont mis à jour quelques pyramides, étonnament rapprochées les unes des autres, et dont certaines ont les coins arrondis - une caractéristique rare dans la région. Quant au clou de la visite, il s'agit sans contredit de l'ascension de l'Acropole, la plus imposante des structures d'Ek'Balam. En plus d'offrir une vue plongeante sur la forêt tropicale et les ruines qu'elle abrite, l'Acropole cache sous un palapa de feuillles de palmiers une gigantesque gueule de jaguar ceinturée de crocs, dont l'ouverture constitue la porte d'accès à la tombe d'un roi. Ukit-Kan-Lek-Tok, de son p'tit nom, a-t-il réellement été enterré ici? Et coment ont-ils fait pour reconstituer cette immense façade qui n'est, de toute évidence, pas l'originale? Nos questions restent sans réponse vu l'absence de guides sur le site, ce qui nous permet toutefois d'élaborer nos propres hypothèses...

Mise à part la richesse archéologique et historique de ses fabuleuses ruines, le Yucatán recèle aussi de véritables trésors géologiques appelés cenotes. Ces puis naturels auraient été modelés par la colision d'un énorme météorite avec la péninsule il y a 65 millions d'années, et se seraient peu à peu remplis d'eau de pluie pour former un réseau de grottes et de rivières souterraines qui allait plus tard être intégré à la cosmologie des Mayas. En effet, ces derniers voyaient les cenotes comme des portes pour leur paradis et leur "sous-monde"; c'est pourquoi ils avaient l'habitude d'y lancer non seulement les victimes de leurs sacrifices, mais aussi leurs morts ordinaires, comme l'ont déduit les spécialistes d'archéologie sous-marine suite à leurs fouilles. Vous comprenez donc pourquoi je scrute suspicieusement le fond du cenote Dzitnup où nous faisons trempette, craignant d'apercevoir quelques phalanges dépasser sous une pierre... Haha!